Les chevaux Barbes d'Albassatine,
Carnet de voyage février 2024
Jour 1
Jour 2
Pas de départ aux aurores ce matin, nous avons toute la journée pour aller voir quelques juments au-delà de Fès dans la région de oued-amlil, sur place nous embarquons un vieux paysan qui sera notre guide pour le meilleur et pour le pire et le pire arrive très vite….!!!!
Les villages sont perchés très haut au sommet de pentes escarpées , les pluies ont pratiquement détruit les accès , nôtre cornac insiste pour prendre des pistes tellement ravinées qu’un âne pourrait se tenir debout dans certaines ornières sans que les oreilles dépassent du trou…
nous arrivons miraculeusement dans une première ferme où l’accueil chaleureux nous fait oublier l’inconfort du trajet, c’est une belle construction en pisé , une salle toute en longueur fait office de salon, quatre petites fenêtres s’ouvrent sur un paysage magnifique et on nous sert des galettes traditionnelles incroyablement bonnes…. Ce sont des sortes de très grandes crêpes délicatement feuilletées, un régal avec un coulis de fruits ou du beurre… un peu plus tard bien restaurés nous pouvons voir les juments, une baie bondissante, une belle grise sur le point de mettre bas, une jument Isabelle et une pouliche également Isabelle dans une nuance un peu charbonnée , enfin une autre grise, pas d’achat mais une bonne nouvelle…une autre piste existe pour redescendre et elle semble meilleure…dans la vallée nous verrons encore quelques juments mais l’étincelle ne jaillira pas…..
Jour 3
Petit jour ce matin, petits yeux et humeur de dogue…. après une intraveineuse de caféine c’est reparti,
Nous arrivons dans la cohue du souk de Khemisset et après quelques embrassades avec les marchands qui nous connaissent et un rapide tour d’horizon nous reconnaissons une pouliche Isabelle cendrée vue hier à la ferme dans la montagne, le propriétaire reprend la discussion où nous l’avions laissé la veille mais on ne conclura pas et personne n’achètera la pouliche…très jolie mais sur-évaluée,
plus tard l’inénarrable Jawad qui mène la danse à Khemisset nous amène une pouliche de 3ans sabino grise inscrite , il nous plante là avec la pouliche et son papier et repart à ses affaires…
il est en négociation pour plusieurs chevaux avec différents clients et il passe de l’un à l’autre, c’est un sketch …
après quelques allers et retours la pouliche est à nous et comme c’est un bon garçon il nous aide à trouver de la luzerne et des transports pour nos achats…..
vu aussi sur le souk un poulain bai avec de beaux yeux d’ambre, « l’œil de tigre.. »
jour 4
Excès de zèle ce matin…nous arrivons tellement tôt que les premiers chevaux ne sont pas encore déchargés…. à la lumière de nos portables nous arrivons sans tomber à la gargote du souk où nous sirotons un thé trop sucré….
Les yeux s’habituent doucement à la pénombre mais très vite le jour se lève, une jolie jument noire suitée d’une pouliche me séduit immédiatement, je connais les arguments d’Abdel au sujet des poulains en quarantaine mais j’essaie quand même… la réponse est immédiate « même pas en rêve…!!! » je re-tenterai un peu plus tard avec des arguments nouveaux… nous achetons une autre jument noire de 7 ans, beau modèle bon type, bon papier
pour plusieurs chevaux ça sera le dernier souk, des marques au ciseau sur la croupe indique que la prochaine destination sera l’abattoir….
nous retrouvons Maati un marchand berbère du moyen Atlas avec lequel nous faisons souvent affaire, il est hiératique tout drapé de noir….nous passerons chez lui voir deux juments…
nos pas nous ramènent « par hasard… » vers la poulinière, je vante les qualités de la jument , la sympathie que dégage le vendeur etc…sans davantage de succès, il reste intraitable, seule concession on note le numéro de tel du propriétaire…mais je sens bien que c’est pour couper court aux négociations..