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Jour 1 - Vendredi 4 juin 2010

Marrakech étape incontournable de la route des épices, située entre les neiges éternelles de l'atlas et les dunes du désert ... Notre hôtel a connu des jours meilleurs, mais en arrivant à minuit, on est sûrs de trouver une chambre.  Abdel, un peu perturbé par le voyage en avion qu'il redoutait, a oublié son portefeuille dans le taxi qui nous a ramené de l'aéroport ; par bonheur il s'en aperçoit très vite et retrouve taxi et portefeuille devant l'aéroport ... Ce matin ce sont les clés de sa valise qu'il a perdu ... décidément le retour au pays est mouvementé. Nous profitons de cette première journée pour nous plonger dans l'atmosphère si particulière de Marrakech ... les épices, les ruelles encombrées d'une foule nonchalante, aux calèches croisées par hasard nous reconnaissons des chevaux aux robes particulières.

En fin d'après-midi nous prenons le train pour Settat empétrés avec nos bagages et dans nos vètements inadaptés à la température très "estivale" de Marrakech. Dans le wagon la chaleur est étouffante, le train s'ébranle, nous quittons la gare, la clim démarre doucement, ouf !!!  A travers la poussière sur les vitres nous découvrons une campagne brûlée par le soleil, désertique sur des kilomètres. Demain premier souk, avec toujours le coeur qui bat un peu plus vite après une interruption de quelques mois.

Pendant plusieurs jours un ami clermontois nous accompagne, et j'ai du mal a l'imaginer au milieu des chevaux et des fellahs, il est tellement citadin et impeccable ... Le choc des cultures sera dur pour lui !!!

Jour 2 - Samedi 5 juin 2010

Un vent léger agite les palmiers devant l'hôtel quand nous partons à  6 heures du matin. Un taxi (collectif) nous emmène au souk. Beaucoup de chevaux et cette agitation étourdissante qui annonce un marché prometteur ...

 Nous achetons à  Belaarbi, une figure des lieux une très belle palomino de 3 ans. Elle a des papiers et un nom inattendu ... elle s'appelle SIGNATURE !!!!

A quelques mètres d'elle je ne résiste pas à la douceur d'une jolie noire de 6 ans qui s'appuie sur la main pour se rassurer ... un petit essai et elle rejoint la blonde Signature.

Nous croisons ensuite une belle alezane toute en féminité, envolée la promesse de ne plus acheter cette robe ... sa liste curieuse, sa crinière blonde, ses allures souples, ses tissus fins, sa belle construction ... en fin tout me plait, nous la rachetons alors qu'elle était déjà  vendue.

Les trois juments sont ferrées des quatre pieds. Nous déferrons et les embarquons. Le transport est confié à un gros garçon que nous connaissons. Il aime son camion, ne le malmène pas, donc les chevaux sont assurés de voyager dans des conditions acceptables ...

Les deux premières montent sans problème, pour l'alezane c'est une autre paire de manches, nous essayons tout, chacun y va de son avis, elle refuse tout, les yeux bandés n'y feront rien, le camion dans un sens, dans un autre ... je prends une gamelle spectaculaire !!!!! Finalement nous la portons plus qu'elle ne monte. Une aussi jolie tête peut cacher un caractère très affirmé ...!

 

C'est avec le sentiment confortable du travail accompli que nous prenons le temps de regarder plus en détail les petites scènes du souk ; un beau cheval croisé barbe et frison, assez inattendu ici, les essais souvent sportifs des chevaux à la calèche. Une ronde et belle jument truitée attire notre convoitise, son prix nous arrêtera. Mais notre tour reprend … des chevaux se battent, d'autres refusent d'embarquer. Des poulains nés de la veille dorment dans les jambes de leurs mères, un monsieur en survétement bleu-blanc-rouge a acheté un beau cheval de fantasia isabelle pour son fils, il me demande de le photographier, un cheval destiné à la boucherie honore une acnesse ... laissant la promesse d'un ultime rejeton, un autre magnifique sabino, sans doute promit au même "sombre avenir" se préte complaisamment à une séance photo. Après une douche, un repas léger et une sieste méritée nous décidons de rentrer dimanche sur Méknes.


Les juments sont bien arrivées, Abdelkader a téléphoné pour nous rassurer, dans quelques jours elles prendront conscience je pense, qu'elles sont définitivement sorties de l'enfer des souks et qu'une nouvelle vie commence ...

 Pour se distraire un peu enfin d'après-midi nous allons dans un autre souk, le souk MACRO, qui est un compromis entre une brocante, une friperie géante et un marché aux voleurs ... et là  précisément, hélas notre ami Gilles se fait voler son portefeuille ... avec papiers, CB et argent ! Il est tellement grand, lunaire et souriant que c'est une proie idéale ...! Nous passons une heure au commissariat, l'inspecteur qui prend la déposition nous demande de reporter notre départ de 24 heures, les papiers seront retrouvés ...

Jour 3 - Dimanche 6 juin 2010

Settat traine un peu l'ennui des petites villes de province le dimanche, les gens se dandinent, les enfants mangent des barbes à  papa, on se déplace d'une terrasse à  une autre, les grandes étapes de la journée sont les repas ... et toujours aucune nouvelle du portefeuille de Gilles ...


En soirée nous retrouvons Omar qui connait les bas-fonds de la ville et ceux qui organisent les petits trafics ... Il décide d'aller avec Abdel chez les auteurs "présumés" du vol ... leur expédition sera inutile, aucune porte ne s'ouvrira.

 

 

Jour 4 - Lundi 7 juin 2010
 

Malgré l'arrestation de deux suspects et une visite chez le procureur du roi, aucune nouvelle du portefeuille ... on nous conseille d'attendre encore pour partir ... malgré tout, nous prenons en début d'après-midi un train surchauffé pour Méknes.


Un étudiant auquel il manque trois sous pour prendre son billet nous apporte une aide précieuse pour charger notre encombrant paquetage. Nous n'avons pas délesté à  Settat excepté le ... fameux portefeuille, en échange de ce service, nous faisons le complément pour le billet de ce garçon.
Dans le wagon la clim est toujours défaillante et la température suffocante, outre l'étudiant nous partageons les places avec une famille marocaine arrivée d'Italie pour les vacances, les enfants sont énervés et parlent seulement italien. Abdel les fait mourir de rire en essayant quelques mots d'italien avec eux ; la maman, une jeune femme d'une trentaine d'année, parle de la difficulté qu'elle a eu à s'intégrer à Milan, difficulté qu'elle retrouve maintenant en rentrant au Maroc.

Une autre jolie jeune fille se joint á  nous, et comme au Maroc on se parle facilement, très vite l'ambiance du compartiment est celle d'un groupe d'amis partant en vacances ...

 

Nous refusons "égoistement" á  de nouveaux passagers l'accès de notre compartiment, le train n'est pas plein et en entrouvrant un hayon nous avons réussi á  obtenir un léger courant d'air et une température acceptable que compromettraient de nouveaux arrivants ... 5 heures de train quand meme !!!!


J'ai hate d'arriver et de retrouver les juments achetées samedi et celles que nous avons en "stock" (quatre) et dont je n'ai pas encore parlé ...!


Abdelkader nous donne des nouvelles rassurantes ... demain c'est promis je donnerai explications et photos ...

Jour 5 - Mardi 8 juin 2010

Nous nous installons à l'hôtel Majestic, un beau batiment de style art-déco, bel escalier de marbre blanc, les chambres sont propres, grandes, le personnel bavard et souriant et les lits très durs ...


J'ai hate de retrouver les juments, et après les embrassades successives et incontournables des différents gardiens, palefreniers et sous-palefreniers, j'arrive enfin à  Abdelkader qui semble être l'ultime gardien du sérail ...


Une bonne surprise nous attend, les juments sont toutes rondes, le poil brillant, l'oeil vif … rien avoir avec les petites maigrichonnes (pour certaines) que nous avons laissé en février.

Une impression de quiétude et de sérénité se dégage de l'écurie, remplie de la bonne odeur de la paille et de l'orge. Elles sont quatre à  avoir passé un long séjour ici ; 

 Une sabino noire achetée à des berbères dans la montagne, la malheureuse était éteinte, épuisée par le travail et la mauvaise nourriture. Nous retrouvons une jument éveillée, presque dominante avec les autres, joueuse, elle est méconnaissable, j'ai l'impression de voir la fille de la jument que j'ai laissé en février.

La deuxième est aussi une sabino, mais de robe alezane et même si elle vient du bord de mer elle était à peu près dans l'état de la première avec en plus la peur … Elle a dû connaitre toutes les misères du monde. Sa transformation est spectaculaire, par contre la peur du manque est encore là pour longtemps je pense ; tant qu'il reste de la nourriture elle mange et rien ne la distrait ...

Nous avons aussi Quaoukab notre belle baie, très typée barbe, elle était un peu trop jeune pour suivre le lot précédent. Espérons que cette fois ci sera la bonne pour elle, son type s'affirme, ses crins poussent frisés et épais et elle est restée la pouliche caressante et confiante que nous avons acheté à Sidi Bennour.

La quatrième est une princesse aux yeux gris, elle s'appelle SAKIA, magnifique robe café brulé pommelée et ce regard étrange d'ambre grise hérité de son père. C'est un modèle irréprochable, toute en souplesse et élégance elle se déplace avec l'assurance des filles bien nées ne redoute ni l'homme ni l'avenir ...


Je laisse quelques jours aux nouvelles arrivées pour les présenter officiellement ...

Jour 6 - Vendredi 11 juin 2010

Une journée comme je les aime, des petites routes de montagne, des petites pauses dans les villages, des enfants qui font de grands "coucou" en sortant de l'école, le vrai Maroc en majesté, servit sur un tapis rouge.


10 heures de route pour relier Méknes à  Settat, même si c'est magnifique, c'est épuisant et nous sombrons immédiatement dans un sommeil profond ... la nuit sera courte !

Jour 7 - Samedi 12 juin 2010

Un petit cheval noir est mort ce matin au souk. Il s'est effondré foudroyé en plein galop pendant l'essai à l'attelage, l'effort a été trop dur ... sa chute a provoqué un attroupement, on le détèle, on a posé sa tête sur un carton, on l'a éventé, chacun guettant son souffle court, puis ses membres se sont agités, comme s'il reprenait ce galop interrompu ... de plus en plus vite ... et puis plus rien.

Tout le monde retourne à ses occupations, comme pour lui rendre hommage, les beaux chevaux de fantasia se sont rangés prés de son cadavre pour prendre le départ.

Nous aussi nous reprenons nos recherches. On nous propose une jument à la robe assez rare, alezane dun, c'est á dire avec la raie dorsale et des zébrures aux membres. Elle est belle, en super état, mais un peu trop lourde. Nous remarquons ensuite deux juments isabelles ... La première est un peu trop vieille, la deuxième un peu trop petite ... j'ai l'impression que les chevaux seront tous aujourd'hui un peu trop quelque chose ...

Impossible de ne pas passer dans le coin des entiers  je reste quasiment à l'arrêt devant un bel isabelle de 5 ans très baroque. Abdel devra être très convaincant pour me faire renoncer à ce cheval, mais je le retrouverai peut être ...


Enfin je repère une belle tête de barbe sur une magnifique encolure, un port de reine, c'est la jument du souk ... Quelques palabres, deux verres de thé et elle est à nous ... ce qui est amusant c'est que son propriétaire la vend parce qu'il part en France ...! Elle nous rappelle Loubna achetée ici même il y a trois ans.

Jour 8 - Dimanche 13 juin 2010

Cette fin de semaine Marrakech est saturée de pollution et de bruit, une foule bruyante s'agglutine autour d'un podium dressé au centre-ville, les match de boxe s'enchainent, une ono hurle des scores, des KO, on est bien loin du calme d'Oulmes et de la montagne ...

 

Jour 9 - Lundi 14 juin 2010

 

Nous quittons la ville et ses lumières pour Sidi Bennour et ses souks ...

 

Le lundi après-midi les premiers chevaux arrivent et il y a une sorte de pré-souk. Encore une fois une jolie jument isabelle sera écartée de la sélection à cause de son manque de taille. Je regrette les 5 ou 6 centimètres qui lui manquent car c'est un beau modèle et une jument pleine de sagesse et de bonne volonté.

 

Nous nous laissons la nuit pour réfléchir sur l'achat d'une noire de 4 ans joli port de tête accentué par sa crinière en iroquoise, de plus demain il y aura davantage de chevaux et nous retrouverons celles qui son là cet après-midi.

 

Nous rejoignons l'unique hôtel de la ville et on est très loin de la Mamounia ...!!!!

Jour 10 - Mardi 15 juin 2010

Le souk est plein lorsque nous arrivons. Un Coup d'oeil dans le coin, sont attachés les chevaux déjà  vendus nous indique que les affaires sont calmes, seules deux ou trois bêtes ont changé de mains ...

 

Nous retrouvons toutes les juments vues hier, la jolie noire à  la crinière rasée et à la belle encolure, la jument isabelle flanquée de son propriétaire qui nous suivent à  travers le souk ...

 

Abdel remarque un joli mâle crème de 4 ans. Je montre un peu trop d'empressement à le photographier et son propriétaire devient gourmand. Il me plait, nous envoyons un ou deux revendeurs pour en discuter le prix, et là c'est sans doute nous qui sommes trop gourmands, cheval et vendeur repartiront avant la fin du souk.

 

C'est curieux quand l'ambiance n'y est pas, elle n'y est pas ! Rien ne s'achète ni ne se vend, influencés sans doute par le manque d'enthousiasme général, nous repartons sans achat et sans regret ...

Jour 11 - Mercredi 16 juin 2010

Nous devons ramener Gilles à Marrakech pour son avion, comme nous avons le temps, et comme il fait chaud nous tentons une petite trempette dans l'océan ... À Agadir.

 

Sur la route nous passons à Chmaia, une petite ville où une jument nous a été indiquée sans adresse précise ... pour la trouver un garçon nous emmène en Carossa et nous traversons la ville dans un train d'enfer ...! La jument ne valait pas le crochet mais le tour en calèche restera un souvenir ...

En arrivant à Agadir ça commence mal, j'admire les flamboyants en pleine floraison et je prends un PV de 400 dhs pour un refus de priorité à un rond-point ...!

Ici c'est un autre monde, Agadir est une station balnéaire moderne et agréable, complétement investie par les allemands qui arrivent par pleins charters, sûr de se retrouver entre compatriotes ... on pourrait se croire quelque part sur la côte espagnole.

 

Au menu ce soir poisson grillé à volonté ...

 

 

Jour 12 - Vendredi 18 juin 2010

 

Un petit tour à Tiznit qui est la ville des bijoux en argent, changement de décor, ici c'est très traditionnel, remparts, médina etc. ... on a rien cédé à la modernité.

 

Les femmes portent une sorte de Sari aux coleurs vives qui rappelle les drapés indiens, c'est beaucoup plus joli et plus élégang (je trouve) que les indétrônables djellabas bleu turquoise ... il y a tellement de bijoux à voir que nous n'achetons rien, incapables de faire un choix ... Nous partons pour Marrakech, dans des paysages de western.

Nous devons diner chez des amis installés à Marrakech, la circulation est de plus en plus dense, des files de camions se suivent et roulent au pas dans cette région montagneuse ; Nous sommes en retard, un petit excès de vitesse ... re-contrôle des papiers par la police, heureusement ils tiendront compte de la prune d'hier et nous repartirons sans autre conséquence qu'une mise en garde.

 

Finalement nous sommes tellement en retard que nous renonçons à cette invitation ... et fatalistes nous rentrerons pianissimo à  Marrakech.

Jour 13 - Samedi 19 juin 2010

 

Nous retrouvons sur le souk les marchands que nous connaissons et aussi l'unique femme des lieux au milieu de ces centaines d'hommes ...

Elle s'appelle "DAOUIA" ce qui veut dire lumineuse et on ne sait pas trop quel est son rôle dans cet univers viril et masculin ... mais elle est respectée de tous, d'ailleurs son béton toujours prêt reste dissuasif je pense du moindre écart de conduite. Elle se prête volontiers à  mes photos et nous souhaite bonne chance. Sa fonction reste un mystère, elle prête peut être de l'argent ou elle aide à conclure une transaction difficile ... elle restera discrète sur sa présence.

Une autre rencontre inattendue, un jeune homme dans un français parfait me demande quel genre de chevaux nous cherchons. De fil en aiguille il me dit qu'il est en contact avec l'ambassade du Yémen, et qu'il cherche un transport pour acheminer des mulets marocains commandés par le Yémen pour lutter contre la guérilla dans les montagnes. Il cherche apparemment des partenaires.

Sinon le souk est animé, le soleil brille, l'ambiance est bon enfant. Nous croisons une alezane "goutte de pluie", un cap de maure, des juments arrivées d'Algérie et marquées sur la cuisse, je retrouve le bel entier isabelle qui se fait remarquer dans une série de cabrés. Abdel disparait pour ne pas entamer de polémique ...!

Nous sommes sous le signe des isabelles et des grises ... toutes celles que nous repérons ont ces deux robes là .

Nous achetons une sage isabelle à un turban bleu qui nous a vendu souvent de bonnes juments, et une belle grise pommelée aux très longs crins à un turban rouge ; cette dernière nous échappera plusieurs fois ... elle sera vendue et revendue sous notre nez pour finalement après une lutte difficile nous appartenir ...

Jour 14 - Dimanche 20 juin 2010

 

Meknès ... les juments semblent installées depuis toujours dans l'écurie, pas de friction entre elles. Elles goûtent les bons soins d'Abdelkader, les plaisirs du repos et les bonnes rations à l'ombre et au frais ... Ce qu'elles ignorent, c'est qu'elles vont déménager pour un autre bâtiment à l'autre bout de la ville.

Cette écurie ne répond plus aux normes exigées ... donc cette semaine sera consacrée aux travaux d'aménagement et chose amusante, nous retournons aux premières écuries que nous avions loué il y a 6 ans ... faire et refaire ...

 

Quelques photos de SIGNATURE la palomino, NAKARA l'alezane et ARROUSSAH la grise.

Jour 15 - Vendredi 25 juin 2010

 

Départ pour Settat avec arrêt dans la petite ville de Tifelet pour voir des chevaux.

Il y a la fête à Tifelet ... d'antiques manèges tournent au son de l'orgue de barbarie, et les calèches qui déposent les familles ajoutent au côté rétro de la scène ...

Ici les hommes portent parfois un drôle de chapeau "chinois" recouvert de laine de couleur vive ...

Abdelkader nous emmène chez un éleveur qui souhaite vendre une dizaine de chevaux ayant des bonnes origines. 

Deux juments se détachent du lot, une très belle grise de 6 ans, arabisée, sûre d'elle, équilibré dans son modèle et dans sa tête, et une pouliche de deux ans noire, qui a la particularité aussi rare qu'élégante d'avoir la queue "blanche" ... seule une poignée de crins noirs se mélangent à ce panache blanc. Nous avons pris l'éleveur de court en arrivant à l'improviste, il va réfléchir un peu au prix de ses bêtes, à suivre ...

Jour 16 - Samedi 26 juin 2010

 

Nous partons à la découverte du souk et de ses trésors avec pour priorité de retrouver une pouliche noire repérée à Sidi Bennour et réservée par téléphone.


Comme nous ne connaissons pas bien le vendeur, c'est toujours un peu aléatoire ...! C'est lui qui vient à notre rencontre, à  son air rassuré, je comprends qu'il partageait les mêmes inquiétudes que nous.

La belle ténébreuse est ici, un petit tour pour vérifier que tout va bien et nous concluons.


Redouane un autre vendeur nous a amené une jument crème. En fait c'est une sabino "extrême", aussi blanche qu'une crème, la peau rose aussi, mais avec les yeux noirs et quelques petites tâches sur les muqueuses.

C'est la robe d'Almoubarak que nous avons amené il y a quelques années, ce serait donc une jument très intéressante. Malheureusement elle souffre d'une mycose qui a gagné quasiment toute la tête, peut être une réaction au soleil. Almoubarak avait développé la même chose en Auvergne. Quelques jours d'application d'une crème et tout était rentré dans l'ordre.

Hélas pour elle, nous devons présenter les chevaux aux haras mardi et dans cet état elle serait immanquablement rejetée de l'inscription au Studbook, tant pis !

Nous retrouvons Ali qui a été notre tout premier fournisseur. Il nous invite à passer chez lui à Khemisset pour voir une "vrai crème aux yeux bleus" de 4 ans. Rendez-vous est pris ...


Quelques scènes du souk ...

Jour 17 - Dimanche 27 juin 2010

 

Comme convenu nous retrouvons mes cousins à Marrakech, après moults hésitations sur le choix du restaurant, nous nous décidons pour un endroit très agréable sous des tonnelles. Sur l'eau des fontaines qui gargouillent se balancent des pétales de rose, tout invite à la détente et ici on sert du vin ... du bon vin marocain.


Je suis le seul à choisir un "lapin chasseur" et ça va très mal se passer entre nous ... déjà en rentrant à l'hôtel je ressens les premières coliques, s'en suivront une nuit de fièvre et deux jours au lit ... je renonce pour longtemps au lapin sous toutes ses formes ...

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Jour 18 - Lundi, mardi, mercredi

 

Trois jours passés à organiser des travaux dans les nouvelles écuries, et c'est un gros chantier ... À  s'occuper des juments, vermifuges, parages etc. ... visite aux haras et chez quelques éleveurs. 
Très important ; pose d'un autoradio tellement sophistiqué dans la voiture que nous sommes incapables d'en tirer quoique ce soit ...!


En fin d'après-midi les températures sont plus douces, nous en profitons pour faire une petite séance photos avec : TEMARA l'isabelle, YASMINA la grise aux longs crins et CHARIFA la noire ... (pour cette dernière, très peu de photos, la batterie de l'appareil nous a laché ...).

Jour 19 - Mardi 29 juin 2010

 

6 heures du matin,


Le camion arrive pour charger les juments, à 7hrs30 elles doivent être aux haras. D'autres sont déjà  là , en tout une cinquantaine de chevaux seront présentés dans ce très beau cadre qui abrita l'académie royale d'équitation.


Vers midi le directeur arrive enfin ... et de très mauvaise humeur !!!!


Le passage des chevaux se fait au pas de course, avec le sentiment de passer devant le juge d'instruction ...

La commission sera bàclée en quelques minutes, la totalité des chevaux présentés sera refusée à l'inscription sans explications ni autres formes de procès, deux ou trois exceptions, dont une de nos juments "Aaroussah" et incroyable mais vrai, une autre "Signature" la palomino perdra son papier pour devenir origines non constatées !!! Du seul fait du prince et de sa mauvaise humeur, c'est le règne de l'arbitraire ...

Nous tenterons un recours sans succès ... tant pis, les juments sont bonnes, ça c'est sûr et elles viendront en France et feront honneur à leur race.


Au-delà  des conséquences que cela entrainera pour nous, ce sont surtout les petits éleveurs marocains que je plains, cette attitude désastreuse des haras décourage nombres d'entre eux de présenter leurs juments et l'élevage des chevaux inscrits reste l'apanage de quelques privilégiés.

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